• Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

    quelle sont les différents philosophies de l'islam ?

    La philosophie islamique peut être utilisé comme étant la philosophie inspirée des textes islamiques pour présenter la conception de l’islam et sa vision à propos de l’Univers, de la Création, de la Vie et du Créateur (Dieu). Mais l’autre usage et qui le plus fréquent renferme tous les travaux et conceptions philosophiques qui ont été recherchés dans le cadre de la culture arabe islamique et la civilisation islamique sous le règne de l’Empire musulman sans aucune nécessité d’être connecté à des vérités religieuses ou des textes islamiques légitimes. Quelquefois, la philosophie islamique est présentée comme étant un travail philosophique effectué par des musulmans.

    «Tout les madhabs et les différents philosophies de l'islam sont acceptables»

    •Les philosophies les plus courante de l'islam (écoles de pensée) 

    A)le malikisme : (Il est fondé sur l'enseignement de l'imam Mālik ibn Anas (711 - 795) , Cette école est majoritaire en Afrique du Nord et de l'Ouest; on la retrouve en Égypte, au Soudan et dans certains pays du Golfe (Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn) ,

    Élèves et juristes malikites célèbres : ibn khaldoun , Ibn Ruchd (connu en Europe sous le nom d'Averroès) ,ibn Battûta.

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    B)le hanbalisme : cette philosophie est issue de la philosophie grec , le hanbalisme doit son nom à son théoricien, l'imam Ahmed bin Hanbal (780-855). Il est l'élève de l'imam ach-Châfi`î, juriste fondateur du madhab chaféite , Des orientalistes comme Henri Laoust, Georges Makdisi, Ali Merad ou Charles Saint-Prot ont démontré sa richesse de pensée dont se sont souvent inspirés les grands réformistes du début du xxe siècle : Al Afghani, Mohammed Abdou ou encore Rachid Rida. Bien que minoritaire dans la population musulmane mondiale (8,5 %), le hanbalisme a une influence assez forte dans la Péninsule arabique.

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    C) le hanafisme : Le hanafisme ou hanéfisme (arabe :حنفى) est la plus ancienne des quatre écoles sunnites (madhhab) du droit musulman ou sa jurisprudence (fiqh). Elle est basée sur l'enseignement de Abû Hanîfa Al-Nu'man Ibn Thabit (699-767), théologien et législateur qui vécut à Koufa en Irak, et de ceux qui ont suivi son enseignement. Le madhhab hanafi est assez représentatif des musulmans non arabophones.

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    D) le shaf'isme : Le chaféisme, parfois orthographié shafiisme ou chafiisme, est l'une des quatre écoles (madhhab) de jurisprudence (fiqh) de l'islam sunnite. Elle est fondée sur l'enseignement de l'imam Al-Chafii (767-820) et de ses suiveurs. Ce madhhab est répandu en Égypte, Indonésie, Thaïlande, Inde du sud, Suriname, aux Comores, aux Philippines, au Yémen et est le madhhab d'État au Brunei Darussalam et en Malaisie, L'imam Al-Chafii combina en quelque sorte le fiqh du Hejaz (madhhab maliki) avec celui d'Irak (madhhab hanafi) et créa ainsi son propre madhhab (école de pensée). Il rassembla les règles en dictant à ses élèves dans un livre nommé Al-Hujja (l'évidence). Cette rédaction se fit en Irak en 810 et certains de ses élèves apprirent son livre et le propagèrent, tels que l'imam Ahmad bin Hanbal et Abu Thawr.

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    E) le soufisme :

    Le soufisme (en arabe : تصوف [taṣawūf]) ou Tasawwouf est une quête ontologique et religieuse dans l'islam. C'est une voie intérieure (Batin) apparue avec la révélation prophétique de l'islam, ayant pris ses racines initiales dans l'orthodoxie sunnite essentiellement, mais qui a évolué épistémologiquement — pour certains de ses courants — pour ensuite problématiser les dissidences chiites (ismaïlisme, Druzes). Le tassawouf est par conséquent un élan de l'âme loin du théisme orthodoxe de l'islam. Son discours est contemplatif et son esthétique verbale est poétique , Les musulmans soufis sont des personnes qui recherchent l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Il s'agit d'une organisation initiatique et ésotérique. Souvent mis en opposition avec l'islam traditionnel par les Occidentaux[6] et les musulmans, et bien qu'en réalité les anciennes « voies » soufies aient fait l'intense promotion d'un enseignement très orthodoxe, le soufisme cultive volontiers le mystère, l'idée étant que Mahomet aurait reçu en même temps que le Coran des révélations ésotériques qu'il n'aurait partagées qu'avec quelques-uns de ses compagnons[6]. En tant que notables, les soufis combattent au nom de l'islam le vice sous toutes ses formes, montrant justement par là leur aspiration à l'application pleine et entière des lois islamiques : boissons alcoolisées – vin surtout –, haschisch, prostitution[6]... Leurs luttes se sont souvent tournées contre ceux qui menacent de dévoyer la spiritualité des croyants, y compris des émirs licencieux[6]. Dès le début de l'islam, Abû Dharr, par exemple, un compagnon de Mahomet, se distingue par sa condamnation des puissants, qui lui a valu l'emprisonnement par les puissants de son époque[6]. Le soufisme a pour objectif la recherche de l'agrément de Dieu, la promotion du tawhîd – « science de l'unicité de Dieu ». Il combine la charia, la loi islamique, et al-haqîqa, la vérité[6]. L'adhésion au Coran y est un nécessaire préalable à la compréhension du monde[6]. Les rites sont inutiles s'ils ne sont pas accomplis avec sincérité[6]. Pour certains vulgaristes, le soufisme prône l'existence d'une connaissance cachée (ilm al bâtin) et un idéal de non-attachement aux choses de ce monde et de combat intérieur contre le vice. Ce dernier point est vérifié, mais le principe de ilm al bâtîn fait référence à l'acceptation par le cœur du verset qui pourrait être traduit par « rien ne ressemble à Dieu ». Dans le soufisme, l'Être suprême est Dieu, auquel on accède – c'est-à-dire accéder à Son agrément – par l'amour de Lui[6]. Les « clichés » occidentaux, à côté de ces vérités théologiques, sont nombreux : le symbolisme de l'arbre de la connaissance représente les progrès de la méditation et de la sagesse ; la barrière qui sépare l'homme de Dieu est symbolisée par la montagne cosmique (Qâf), une prétendue présence invisible de Dieu dans le cœur du croyant, poursuivie à travers l'expérience ascétique et l'union extatique (dans l'amour physique notamment) qui permettraient d'atteindre à l'amour et à la connaissance du Créateur.

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

    Pour Approfondire vos connaissance sur les différents philosophies de l'islam :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Courants_de_l%27islam

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

     

     

    ۩*Grand Philosophes Islamiques*۩

     

     

     

    -Cheikh Muhammed Al-Fârâbî (Alphabirus)-

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    Nationalité : Afghan
    Né(e) : 872 
    Mort(e) : 950 

    Muhammed Al-Fârâbî (Alphabirus) de son nom complet Abû Nasr Muhammad ibn Muhammad ibn Tarkhân ibn Uzalagh al-Fârâbî également connu en Occident sous les noms de Alpharabius, Al-Farabi, Farabi, Abunaser ou Alfarabi est un philosophe musulman . Né en 872 à Wâsij près de Farab en Transoxiane (actuel Kazakhstan), ou à Faryab au Khorassan (actuel Afghanistan), il meurt à Damas, en Syrie en 950. Il approfondit toutes les sciences et tous les arts de son temps, et est appelé le Second instituteur de l'intelligence. Il étudie à Bagdad (Iraq). On lui doit un commentaire de La République de Platon, ainsi qu'un Sommaire des Lois de Platon.
    Loin d'être un obscur philosophe médiéval, Al-Farabi fut appelé le "Second Maître" par Averroès (Ibn Roschd) etQuels sont les différents philosophies de l'islam ? Maïmonide, le "Premier Maître" n'étant autre qu'Aristote, qui, aux yeux d'Averroès, passe pour avoir établi définitivement la gloire de la philosophie. Al-Farabi est l'un des premiers à étudier, à commenter et à répandre parmi les musulmans la connaissance d'Aristote.

    Fils d'une famille notables perses dans laquelle le père aurait exercé un commandement militaire à la cour samanide, vassale du califat abbasside arabe de Bagdad, Abu Nasr Al-Farabi part se former dans la capitale califale. À Bagdad (actuel Irak), il étudie la grammaire, la logique, la philosophie, les mathématiques, la musique et les sciences.

    Al-Farabi y suit les enseignements de Abu Bishr Matta ben Yunus et fréquente les philosophes chrétiens nestoriens héritiers de la translatio studiorum des Grecs vers le monde arabe, du fait de la fermeture des écoles philosophiques païennes d'Athènes par Justinien en 529. Cette fermeture marque la fin de l'Académie de Platon. Les textes grecs antiques seront cependant sans cesse recopiés et étudiés (seul procédé de conservation de l'époque) dans les centres monastiques de Grèce et à Constantinople. Toujours est-il que les philosophes grecs platoniciens se réfugient à Alexandrie, à Harran et à Antioche en Turquie, avant d'essaimer vers Bagdad. L'exode des philosophes grecs donne lieu à d'intenses traductions du grec en syriaque et du syriaque vers l'arabe. Al-Farabi va fréquenter certains de ces traducteurs, comme Yuhanna (Johannes) ben Haylan.
    Son éloquence, ses talents dans la musique et la poésie lui concilièrent l'estime du sultan de Syrie, Seïf-ed-Daulah, qui voulut l'attacher à sa cour. Mais Al-Farabi s'en excusa et partit.

     

    -Cheikh Avicenne (Ibn Sina)-

     

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

    Nationalité :Ouzbékistan

    Né(en):1 aout 980

    mort(en):juin 1037

     

    Avicenne, de son nom complet Abu 'Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, est né au mois d’août 980 à Khormeytan (ou Afshéna, le pays du soleil), près de Boukhara, (Transoxiane, l'actuel Ouzbékistan). Son père, 'Abdallah, musulman originaire de Balkh au nord de l'Afghanistan, était préfet de Kharmaythân, chef-lieu d'un district du souverain samanide Nuh ibn Mansur, sa mère, Setareh, était une paysanne d'origine juive converti a l'islam et vivant à Boukhara. Il semble qu'il fut précoce dans son intérêt pour les sciences naturelles et la médecine, qu'à 14 ans, il étudie seul. Avicenne fut envoyé durant sa petite enfance étudier le calcul chez un marchand, al-Natili. Ayant une bonne mémoire, le jeune garçon finit par surpasser son maître en calcul et en mathématiques. Il étudia à Boukhara, s'intéressant à toutes les sciences, et surtout à la médecine. Il est influencé par un traité d'al-Farabi, qui lui permet de surmonter les difficultés qu'il rencontre dans l'étude de la Métaphysique d’Aristote. Cette précocité dans les études se double d’une précocité dans la carrière : à 16 ans déjà, il dirigeait des médecins célèbres.

    Tout alors s'enchaîne : ayant guéri le prince samanide de BoukharaNuh ibn Mansûr, d’une grave maladie, il est autorisé à consulter la vaste bibliothèque du palais. Son appétit de connaissance aidant, il aurait possédé à 18 ans toutes les sciences connues. Après la mort du prince et celle de son père, qui le contraignent à gagner sa vie, commence sa vie itinérante. Il voyage d'abord dans le Khârezm, principauté qui fut indépendante (de 994 à 1231) au sud de la mer d'Aral, sur les deux rives du Djihoun (Amou-daria), entre Boukhara et la mer Caspienne. ÀDjouzdjan, un puissant protecteur, Abu Muhammed Chirâzi, lui permet de donner des cours publics. Il commence à composerQuels sont les différents philosophies de l'islam ? son œuvre majeure, le Qanûn (ou Canon) de médecine.

    Il passe ensuite par le Khorassan, puis Ray (Rhagès, proche de l’actuel Téhéran), enfin à Hamadan (à l'ouest de l'Iran) où l'émir bouyide Chams ad-Dawla le choisit comme ministre (vizir). Il s'impose alors un programme de travail harassant: le jour, il se consacre à la chose publique, la nuit à la science. En plus de vivre deux carrières, il travaille doublement : il mène de front la composition du Shifa et celle du Canon médical ; la tâche est alors si écrasante qu'il doit se faire aider : deux disciples se partagent la relecture des feuillets des deux ouvrages, dont le fidèle Al-Juzjani, secrétaire et biographe En 1021, la mort du prince Shams o-dowla, et le début du règne de son fils Sama' ad-Dawla, cristallisent les ambitions et les rancœurs : victime d'intrigues politiques, Avicenne connaît la prison. Déguisé en derviche, il réussit à s'évader, et s'enfuit à Ispahan, auprès de l'émir kakouyide Ala ad-Dawla Muhammed. Ces bouleversements n'entament pas sa boulimie de travail.

    Il jouissait d'une telle réputation que plusieurs princes de l'Asie l'appelèrent à leur cour : le roi de Perse l'employa à la fois comme vizir et comme médecin. Il cultiva aussi avec succès la philosophie, et fut l'un des premiers à étudier et à faire connaître Aristote. Il composa d'après ce philosophe des traités de logique et de métaphysique, où il se montre souvent penseur original.

    Lors d'une expédition, dont il faisait partie, de l'émir `Ala o-dowla contre Hamadan, Avicenne est frappé par une crise intestinale grave, dont il souffrait depuis longtemps, et contractée, dit-on, à la suite d'excès de travail et de plaisir. Avicenne tenta de se soigner de lui-même, mais son remède lui fut fatal. Il mourut à l’âge, toujours précoce, de cinquante-sept ans au mois d'août 1037 (428 de l’hégire) à Hamadan après avoir mené une vie fort agitée et pleine de vicissitudes, épuisé par l'excès de travail.

    Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porta un soin particulier à l'étude d'Aristote. Il s'inscrit dans un mouvement général qui vit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l'Empire Byzantin, comme en partie l'Europe Occidentale où beaucoup de manuscrits grecs et romains étaient surtout connus par les copistes des monastères.

    *Doctrine philosophique*

    Sa doctrine philosophique, en particulier sa métaphysique, se base sur celle d'Aristote et sur les travaux d'Al-Farabi. Ses autres œuvres sont marquées par la recherche d'une philosophie orientale et d'une mystique personnelle.

    *Métaphysique*

    La philosophie islamique, imprégnée de théologie, concevait plus clairement qu'Aristote la distinction entre essence et existence : alors que l'existence est le domaine du contingent, de l'accidentel, l'essence est, par définition, ce qui perdure dans l'être au travers de ses accidents.

    *Première Intelligence*

    L'essence, pour Avicenne, est non-contingente. Pour qu'une essence soit actualisée dans une instance (une existence), il faut que cette existence soit rendue nécessaire par l'essence elle-même. Cette relation de cause à effet, toujours parce que l'essence n'est pas contingente, est inhérente à l'essence elle-même. Ainsi il doit exister une essence nécessaire en elle-même pour que l'existence puisse être possible: l'Être nécessaire, ou encore Dieu. Cet Être crée la Première Intelligence par émanation.

    Avicenne s'inspire des travaux d'Al-Farabi, mais à cette différence que c'est l'Être nécessaire qui est à l'origine de tout (voir plus bas les Dix intelligences). Cette perspective serait donc plus compatible avec le Coran.

    La création

    C'est de cette Première Intelligence que va procéder la création de la pluralité. En effet,

    • La Première Intelligence, en contemplant le principe qui la fait exister nécessairement (c'est-à-dire Dieu), donne lieu à la Deuxième Intelligence.
    • La Première Intelligence, en se contemplant comme émanation de ce principe, donne lieu à la Première Âme, qui anime la sphère des sphères (celle qui contient toutes les autres).
    • La Première Intelligence, en contemplant sa nature d'essence rendue possible par elle-même, c'est-à-dire la possibilité de son existence, crée la matière qui emplit la sphère des sphères, c'est la sphère des fixes.

    Cette triple contemplation instaure les premiers degrés de l'être. Elle se répète, donnant naissance à la double hiérarchie :

    • hiérarchie supérieure, Avicenne les désigne comme les Chérubins (Kerubim) ;
    • hiérarchie inférieure, Avicenne les désigne comme les Anges de la magnificence : ces âmes animent les cieux, mais sont dépourvues de sens (sens de perception du sensible); elles se situent entre pur intelligible et sensible, et se caractérisent par leur imagination, qui leur permet de désirer l'intelligence dont elles procèdent. Le mouvement éternel qu'elle impriment aux cieux résulte de leur recherche toujours inassouvie de cette intelligence qu'elles désirent atteindre. Elles sont à l'origine des visions des prophètes par exemple.

    Cette hiérarchie correspond aux Dix Sphères englobantes (Sphère des Sphères, Sphère des Fixes, sept Sphères planétaires, Sphère sublunaire).

     

    -Cheikh Averroès (Ibn rushd)-

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

    Nationalité:Espagne durant le regnie islamique , d'origine berber

    Né(en) :14 Avril 1126

    Mort(en) :10 Dec 1198

     

    Averroès ou Ibn Rochd de Cordoue  arabe: ابن رشد, ibn rochd) est un philosophe,théologien rationaliste islamiquejuristemathématicien et médecin musulman andalou berbere du xiie siècle. Il est né en 1126 àCordoue, en Andalousie, mort le 10 décembre 1198 à Marrakech, au Maroc. Il est dit Ibn Rochd mais il est plus connu en Occident sous son nom latinisé d'Averroès. Son nom complet est Abu al-Walid Muḥammad ibn Aḥmad ibn Muḥammad ibn Aḥmad ibn Aḥmad ibn Rošd, أبو الوليد محمد بن احمد بن محمد بن احمد بن احمد بن رشد.

    Son œuvre est reconnue en Europe occidentale, dont il est, d'après certains, comme le spécialiste Alain de Libera, « un des pères spirituels » pour ses commentaires d'Aristote. Certains vont jusqu'à le décrire comme l'un des pères fondateurs de la pensée laïque en Europe de l'Ouest.

    Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisaient aux autorités musulmanes extremiste de l'époque, qui l'exilèrent comme hérétique, et ordonnèrent que ses livres soient brûlés. Profondément méconnu de son vivant, il a commenté abondamment et brillamment les œuvres d'Aristote : aussi les théologiens latins le nommaient-ils « Le Commentateur ». Averroès fut renvoyé en Indalousie (Espagne-islamique) apres cela.

    Il est issu d'une grande famille de cadis (juges) de Cordoue (malékites). Il est petit-fils de Ibn Ruchd al-Gadd, cadi de Cordoue et célèbre écrivain dont on retrouve une œuvre en une vingtaine de volumes sur la jurisprudence islamique à la Bibliothèque royale du Maroc.

    Il est formé par des maîtres particuliers. La formation initiale commence par l’étude, par cœur, du Coran, à laquelle s'ajoutent la grammaire, la poésie, des rudiments de calcul et l'apprentissage de l'écriture. Averroès étudie avec son père, le hadith, la Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète et le fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et le juridique ne se dissocient pas.

    Les sciences et la philosophie ne sont étudiées qu’après une bonne formation religieuse. Averroès élargit l'activité intellectuelle de son milieu familial en s'intéressant aux sciences profanes : physiqueastronomiemédecine. À l'issue de sa formation, c’est un homme de religion féru de savoirs antiques et curieux de connaître la nature.

    Averroès cultiva la médecine, qu'il avait étudiée sous Avenzoar, et fut médecin de la cour almohade ; mais il s'attacha plutôt à la théorie qu'à la pratique.

    Le calife Abu Yaqub Yusuf lui ayant demandé, en 1166, de présenter de façon pédagogique l’œuvre d’Aristote, Averroès cherche à retrouver l'œuvre authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les principes de la pensée logique dont la non-contradiction, et en utilisant sa connaissance globale de l’œuvre, il retrouve des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts. Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit trois types de commentaires : les Grands, les Moyens et les Abrégés. Il apparaît comme l’aristotélicien le plus fidèle des commentateurs médiévaux.

    Vers 1188-1189, on assiste à des rébellions dans le Maghreb central et une guerre sainte contre les chrétiens. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fait alors interdire la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine des mœurs, il interdit la vente du vin et le métier de chanteur et de musicien.

    À partir de 1195, Averroès, déjà suspect comme philosophe, est victime d’une campagne d’opinion qui vise à anéantir son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie alors ses intellectuels à la pression des oulémas. Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs, en déclin depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l’islam. Après un court exil d’un an et demi, il est rappelé au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais n’est pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech le 10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu l’Andalousie. La mort d’Al-Mansûr peu de temps après marque le début de la décadence de l’empire almohade.

    Suspecté d'hérésie, il n’aura pas de postérité en terre d’islam. Une part de son œuvre sera sauvée par les traducteurs juifs. Elle passera par les Juifs de Catalogne et d'Occitaniedans la scolastique latine.

    C'est l'un des plus grands penseurs de l'Espagne musulmane. Médecin, mathématicien, il s'intéresse surtout à la théologie et à la philosophie. Il commente les œuvres d'Aristote et cherche à séparer clairement la foi et la science. Ce projet inquiète les musulmans traditionalistes, mais va trouver un écho en Occident. Cet écho sera cependant tumultueux : Averroès sera à la fois surnommé le « Commentateur » d'Aristote par excellence, et caricaturé sous divers traits : hérétique, tyran sanguinaire, athée, libertin.

    -Pensée-

    Jurisprudence

    Son livre Bidâyat ul-mudjtahid wa nihâyat ul-Muqtasid fait référence en matière de jurisprudence comparée. Il y cite et discute les avis des différents madhhabs (écoles) en matière de fiqh (jurisprudence islamique).

    Métaphysique et épistémologie

    Le paradigme de l'Artisan divin

    Averroès cherche à élaborer une connaissance rationnelle de Dieu, qu'il revient au philosophe d'établir. Pour cela, il façonne le paradigme de l'Artisan divin : nous pouvons connaître Dieu et son acte de création par analogie avec Quels sont les différents philosophies de l'islam ?l'étude du processus de fabrication artisanale. De même que l'analyse des objets fabriqués peut nous donner une connaissance de la nature de l'artisan qui les a faits, l'étude des étants créés peut nous donner une connaissance de la nature de Dieu.

    La théorie métaphysique de l'artisan et du produit fabriqué permet de faire la différence entre les savants et la foule : en présence d'objets artisanaux, la foule ne comprend pas la « recette » de leur fabrication, tandis que le scientifique sait comment ils ont été produits, il connaît leur cause. Les scientifiques connaissent les règles de production d'un objet, contrairement à la foule. Ainsi, il revient au philosophe de connaître Dieu à travers son acte de création par la raison, tandis que la foule n'a accès qu'à l'expérience sensible des étants créés. La foule doit s'en tenir à cette connaissance sensible des étants qui lui fait sentir que le monde a été créé par Dieu, mais elle ne peut comprendre au moyen de la raison l'acte de création.

    La connaissance philosophico-théologique de Dieu n'est cependant pas une connaissance directe, de type intuitive, comme le serait la vision angélique de Dieu. Elle s'appuie en fait sur l'étude de la nature, qui est la création de Dieu. C'est pour cette raison qu'Averroès fait l'éloge de la physique, la science des étants naturels, à la suite d'Alexandre d'Aphrodise et de Simplicius. Il a d'ailleurs livré à la postérité un commentaire de la Physique d'Aristote.

    -Théorie de la connaissance-

     
    Dans son Grand Commentaire au De Anima, livre III, Averroès allie aux doctrines d'Aristote celles de l'École d'Alexandrie sur l'émanation, et il enseigne qu'il existe une intelligence universelle à laquelle tous les hommes participent, que cette intelligence est immortelle, et que les âmes particulières sont périssables Alain de Libera fait d'Averroès l'un des premiers philosophes du « ça pense » : le sujet n'est pas maître de sa propre pensée, il y a quelque chose d'autre qui le fait penser. C'est l'« intellect unique et séparé, commun à tous les hommes qui pense Quels sont les différents philosophies de l'islam ?en moi quand je pense. » Alain de Libera ajoute que, pour Averroès, « ce n'est pas l'homme qui pense, mais l'intellect, ou ce n'est pas « moi » qui pense, mais l'agrégat constitué par mon corps (objet de l'intellect) et l'intellect séparé (sujet agent de la pensée). » Le « ça » désigne cet intellect séparé qui est Dieu, et qui actualise dans mon esprit les formes intelligibles lorsque mon corps perçoit des objets.

    C'est la théorie de l'illumination : l'intellect agent séparé illumine mon corps qui serait sinon incapable de parvenir à se faire une idée des formes intelligibles (les quiddités des choses) ; elle a été critiquée par Albert le Grand et Thomas d'Aquin qui voulaient sauvegarder le caractère individuel de la pensée. Ils accusaient la thèse averroïste de conduire à l'irresponsabilité d'un point de vue moral : si je ne suis pas maître de mes pensées, on ne peut pas me reprocher les actions dont mes pensées sont les motifs. Toujours d'après Alain de Libera, cela fait d'Averroès un précurseur de la psychanalyse (le « ça » est un terme de la seconde topique de Freud), mais la singularité de sa théorie vient de son identification du « ça » et de Dieu, comme si l'action de Dieu sur nos pensées se situait dans les profondeurs de notre âme et non dans sa conscience, comme le dira plus tard Joris-Karl Huysmans.

    Averroès admet plusieurs modes de connaissance, qui sont autant de relations différentes entre notre système cognitif et l'intellect agent séparé (Dieu). L'un est celui des savants ou scientifiques, lesquels pensent les formes intelligibles qui sont dans l'Intellect agent au moyen du raisonnement syllogistique. Le raisonnement n'est possible qu'à partir de l'expérience de la nature. Ce mode de connaissance est discursif, il relève du logos. L'autre mode de connaissance, plus intuitif, est celui des prophètes, lesquels reçoivent directement les formes des choses au moyen d'images qui sont implantées dans leur esprit (faculté imaginative) par l'Intellect agent. C'est pourquoi le Coran use massivement d'images pour faire connaître Dieu aux hommes.

    Il résulte de cette théorie deux conséquences importantes : la première est que la connaissance par images du prophète est supérieure à la connaissance par syllogismes du scientifique, alors qu'habituellement cette hiérarchie est inversée. Chez Aristote notamment, qui fournit à Averroès les instruments conceptuels lui permettant de construire sa théorie de la connaissance, la question n'est pas tranchée. Aristote dit à la fois que les images sont une étape intermédiaire dans le processus d'abstraction qui va des formes sensibles aux formes intelligibles (les images sont donc cognitivement inférieures aux intelligibles), mais également que « jamais l'âme ne pense sans image » (ce qui peut induire une primauté ontologique de l'imaginaire sur le conceptuele).

    Deuxième conséquence : le mode de connaissance des prophètes n'est pas le même que celui des scientifiques, mais leur source est exactement la même : c'est l'Intellect agent. C'est pour cette raison qu'Averroès peut affirmer que les savants (qui sont aussi les scientifiques et les philosophes) sont les « héritiers » des prophètes : leur mode de connaissance est également d'origine divine.

     

    -Cheikh Al-Ghazâlî-

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

    Nationalité:Perse

    Naissance:1058

    mort:19 Dec 1111

     
     

    Abou Ḥamid Moḥammed ibn Moḥammed al-Ghazālī (1058-1111), autrefois connu en Occident sous le nom de Algazel(persan : ابوحامد محمد غزالی abū ḥāmid Imām muḥammad-e ġazālīy) est un soufi musulman d'origine persane.

    Personnage emblématique dans la culture musulmane, il représente le mysticisme le plus profond.

    Al-Ghazali eut une formation philosophique très poussée ; il écrivit un essai tentant de résumer la pensée des grands philosophes musulmans (Al-KindiRhazèsAl-FarabiAvicenne (Ibn Sina)...). Déçu dans sa recherche d'une vérité philosophique finale, il s'oriente vers un mysticisme profond refusant toute vérité aux philosophes et les accusant d'infidélité. Dans son ouvrage Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes) (1095), il montre, par la méthode même des philosophes, qu'il maîtrise du fait de ses études, que les philosophes n'aboutissent qu'à des erreurs, condamnables car contredisant la Révélation. La critique vise principalement l'aristotélisme.

    L’Imâm Abû Hâmid naquit dans la ville de Tûs à Khorâsân (en Iran) en 450 A.H. (après l’Hégire). Après la mort de son père, le jeune imam, encore mineur, s’installa dans la ville de Jardjâne. Parti à la recherche des sciences et du savoir, il apprit « les sciences fondamentales en islam » (Usûl Ad-Dîn). Il retourna à Tûs, puis se dirigea vers Naysabûr où il devint un disciple et un compagnon de l’Imâm Al-Djûwaynî, jusqu’en 477 A.H, date du décès de ce dernier. L’imam se dirigea alors vers l’Iraq. Un souverain influent, Nidhâm Al-Mulk, ayant entendu parler de la valeur de ce jeune imam, l’accueillit en Iraq et lui confia l’enseignement dans Al-Madrasah An-Nidhâmiyyah à Bagdad en 484 A.H., Université très réputée à l’époque. Après quatre ans passés dans l’enseignement et l’écriture de précieux ouvrages, l’imam ressentit le besoin de voyager, de se détourner des intérêts terrestres, dans une quête permanente des sciences religieuses. C’était le début d’une quête mystique. Il quitta l’Iraq et partit pour Al-Hidjâz en Arabie. Il accomplit le pèlerinage et rencontra les savants de la Mecque et de Médine. Il s’installa ensuite en Palestine. Il passa deux ans à Jérusalem avant de visiter l’Égypte et de vivre pendant un certain temps à Alexandrie. De retour à sa ville natale Tûs, l’Imam consacra sa vie à la prière et l’adoration de Dieu, aux actions pieuses. Il fut sollicité par le Roi Fakhr Al-Mulk, le fils de Nidhâm Al-Mulk, pour enseigner dans Madrasat Naysabûr. Il y mourut à l'age de 53 ans.

    Théodicée de al-Ghazali

    C'est dans cet univers que vit l'être humain, créature faite d'une âme immortelle et d'un corps éphémère. L'être humain n'est ni bon ni mauvais par nature, encore que sa disposition naturelle soit plus proche du bien que du mal. Il se meut, en outre, dans un espace restreint, où les contraintes l'emportent sur les possibilités de choix. Il est moins fait pour le monde d'ici bas, où il souffre, que pour l'autre, auquel il doit aspirer et vers lequel il doit faire tendre ses efforts.

    La société, formée d'êtres humains, n'est pas et ne saurait être vertueuse pour al-Ghazali. C'est une société où le mal l'emporte sur le bien, au point que l'être humain a plus intérêt à l'éviter plutôt qu'à y vivre. La société ne peut aller qu'en empirant. L'individu y a ses droits et ses devoirs, mais son existence est insignifiante à côté de l'existence et de la puissance du groupe. C'est aussi une société stratifiée, composée d'une élite pensante et dirigeante et d'une masse, qui a entièrement abandonné son sort aux mains de cette élite. Les questions de la religion et de la doctrine sont du ressort des savants et les affaires de ce monde et de l'État sont aux mains des dirigeants. Le peuple, lui, n'a qu'à obéir. Enfin, la société est entièrement soumise à l'autorité de Dieu et à ses injonctions, son seul but étant la religion et de donner aux êtres humains la possibilité de vénérer Dieu.

    La philosophie de al-Ghazali

    Conscience et savoir sont les traits distinctifs majeurs de l'être humain, lequel puise sa connaissance à deux sources, l'une humaine, qui lui permet de découvrir le monde matériel où il vit, au moyen de ces outils limités que sont la perception et la raison, et l'autre divine, qui lui permet de connaître le monde de l'au-delà, par la révélation et l'inspiration. Ces deux types de connaissance ne sauraient être mis sur un pied d'égalité, du point de vue de leur source comme de leur méthode ou de leur degré de vérité. Le vrai savoir ne peut venir que du dévoilement, une fois l'âme réformée et purifiée par l'éducation de l'esprit et du corps, et en conséquence prête à enregistrer ce qui est gravé dans la mémoire. Il s'agit d'un savoir dont le vecteur n'est ni la parole ni l'écrit, un savoir qui investit l'âme dans la mesure où celle-ci est pure et prête à le recevoir. Et plus l'âme acquiert ce savoir, plus elle connaît Dieu et s'en Quels sont les différents philosophies de l'islam ?rapproche, et plus le bonheur de l'être humain est grand.

    Selon al-Ghazali, l'individu vertueux est celui qui renonce à ce monde pour tendre vers l'au-delà, qui préfère la solitude à la fréquentation de ses semblables, le dénuement à la richesse et la faim à la satiété. C'est l'abandon à Dieu et non le goût du combat qui dicte son comportement et il est plus enclin à faire preuve de patience que d'agressivité. Curieusement, au moment même où l'image de l'homme vertueux commençait à évoluer en Europe, le «moine chevalier» supplantant le moine errant, le vêtement de l'homme vertueux changeait aussi dans l'Orient arabe, avec la différence que l'armure du cavalier combattant laissait la place aux haillons du soufi. Et alors que Pierre l'Ermite ameutait les masses européennes et les mobilisait pour les croisades, al-Ghazali exhortait les Arabes à se soumettre aux souverains et à se détourner de la société.

    L'influence d'al-Ghazali

    Al-Ghazali est mort à l'âge de cinquante-cinq ans, après une vie qu'on peut estimer courte si l'on considère l'ampleur, la richesse et l'influence de son œuvre. Il est permis de dire qu'il a été un des plus grands penseurs musulmans, un de ceux qui ont laissé l'empreinte la plus profonde, méritant ainsi le surnom de « rénovateur du ve siècle de l'Hégire ». La grande influence qu'a eu al-Ghazali peut être attribuée à plusieurs éléments, à savoir:

    • La profondeur, la force et l'étendue de sa pensée, consignée dans plus de cinquante ouvrages, dont les plus importants sont Ihya' `Ulum al-Din (Revivification des sciences de la foi), Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes) et Al-Munquidh min al-Dalal (Erreur et délivrance), ouvrages que l'on continue aujourd'hui à étudier.
    • Ses vues étaient en accord avec son époque et son milieu, reflétant cette époque sans doute plus qu'elles ne répondaient à ses besoins et à ses exigences, et constituant un élément de continuité et d'ordre plus qu'un facteur de renouveau et de changement.
    • Après lui, la société et la pensée islamiques sont ensuite entrées dans une longue ère de sclérose, où les grands penseurs se sont faits rares, ce qui explique que la pensée d'al-Ghazali soit restée vivante et influente.

    L'influence d'al-Ghazali sur la pensée islamique peut être ramenée aux éléments ci-après :

    • Retour du « principe de crainte » dans la pensée religieuse, et insistance sur l'existence du Créateur siégeant au centre de l'existence humaine et régissant directement et constamment le cours des choses (après que les soufis eurent défait le "principe d'amour").
    • Réconciliation entre la charia et le soufisme (entre les jurisconsultes et des soufis) et multiplication des confréries soufies.
    • Défense de l'islam sunnite contre la philosophie.
    • Affaiblissement de la philosophie et des sciences de la nature.

    L'influence d'al-Ghazali s'est étendue au-delà du monde islamique pour s'exercer jusque sur les pensées européennes juive et chrétienne.
    À la fin du xie siècle et surtout au xiie siècle de l'ère chrétienne, de nombreuses œuvres arabes, de mathématiques, d'astronomie, de sciences naturelles, de chimie, de médecine, de philosophie et de théologie ont été traduites en latin, dont certaines œuvres d'al-Ghazali, notamment, Ihya' `Ulum al-Din (Revivification des sciences de la foi), Maqasid al-Falasifa (Les intentions des philosophes) que d'aucuns ont prise par erreur pour un exposé de la pensée d'al-Ghazali alors qu'il s'agissait d'une récapitulation des principes philosophiques en cours à l'époque, Tahafut al-Falasifa (L'Incohérence des philosophes) et Mizan al-'Amal (Critère de l'action).

    En outre, un certain nombre de savants européens connaissaient l'arabe et ont pu prendre directement connaissance des vues d'al-Ghazali, l'influence est très nettement perceptible chez de nombreux philosophes et savants du Moyen Âge et du début de l'ère moderne, particulièrement chez Thomas d'AquinDante et David Hume. Thomas d'Aquin (1225-1274), dans sa Summa Theologiae (Somme théologique) doit beaucoup à al-Ghazali (notamment - à la Ihya' `Ulum al-Din (Revivification des sciences de la foi), à Kimiya-yi Sa'adat (L'alchimie du bonheur), à Ar-Risala al-Laduniyya (La sagesse chez les créatures de Dieu) et au Message divin.

    Les écrits de Dante (1265-1321) révèlent clairement le pouvoir islamique d'al-Ghazali et de Risalat al-Ghufran (Épître du pardon) d'al-Maari. Et al-Ghazali a également exercé une influence sur Blaise Pascal (1623-1662), surtout en donnant la primauté à l'intuition sur la raison et les sens, et cette influence se fait sentir chez David Hume (1711-1772), dans sa réfutation de la causalité.Le Discours de la méthode de Descartes s'inspire d'Erreur et délivrance.

    Il semble qu'al-Ghazali ait exercé une influence plus profonde sur la pensée juive que sur la théologie et la pensée chrétiennes. Juda Halevi s'en inspire pour composer son Kuzari.Isaac Albalag, continuateur Juif d'Ibn Rouchd (Averroès), écrit un commentaire sur le Tahafut qui ressemble fort au Tahafut al-Tahafut de son maître.
    Nombreux en effet étaient les savants juifs du Moyen Âge qui connaissaient parfaitement la langue arabe, et certaines œuvres d'al-Ghazali ont été traduites en hébreu. Son livreMizan al-'Amal [Critère de l'action], en particulier, a trouvé un public chez les Juifs du Moyen Âge: il a été plusieurs fois traduit en hébreu, et même adapté, les versets du Coranétant remplacés par les mots de la Torah. Un des grands penseurs Juifs à avoir subi l'influence d'al-Ghazali a été Maïmonide (en arabe: Musa Ibn Maimun; en hébreu: Moshe ben Maimon [ 1135-1204 ]). Cette influence est manifeste dans son Dalalat al Ha'irin (Guide des égarés), rédigé en arabe, l'une des œuvres les plus importantes de la théologie juive médiévale.

    Les écrits d'al-Ghazali sur l'éducation représentent l'apogée de la pensée dans la civilisation islamique. La conception de l'éducation qu'il a élaborée peut être considérée comme la construction la plus achevée dans ce domaine, définissant clairement les buts de l'éducation, traçant la route à suivre et exposant les moyens de parvenir au but recherché. Al-Ghazali a exercé une influence évidente sur la pensée éducative islamique du Vie au xiiie siècle de l'Hégire (du xiie au xixe siècle de l'ère chrétienne). On peut presque dire qu'à de rares exceptions près, les praticiens et les théoriciens de l'éducation n'ont rien fait d'autre que copier al-Ghazali et résumer ses vues et ses écrits.

    La quasi-totalité de la pensée éducative islamique (et en particulier sunnite) a suivi le chemin tracé par al-Ghazali, dont l'influence ininterrompue a survécu au déferlement de la modernité occidentale et à l'apparition de la civilisation arabe moderne contemporaine

     

    -Cheikh Ibn Arabî-

     

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    Nationalité: Arabe ,né en Espagne-Islamique (Al-andalous)

    Né(en) :18 juill 1165

    Mort(en):10 nov 1240

    Moheïddine Ibn ’Arabî (محي الدين بن عربي), ou Mohyiddîn Abu Bakr Mohammad Ibn Alî Ibn ’Arabî al-Hâtimî, Musulman,d'origine arabe plus connu sous son seul nom de Ibn ’Arabî (né le 28 juillet 1165, à Murcie, en al-Andalûs (actuelle Espagne), et mort le 16 novembre12401, à Damas en Syrie). Également appelé « ach-Cheikh al-Akbar » (« le plus grand maître », en arabe), ou encore « Ibn Aflatûn » (le fils de Platon), il est un théologien, juriste, poète, métaphysicien et maître arabe-andalous du soufisme islamique, auteur de 846 ouvrages, Dans le domaine métaphysique, il est le plus grand penseur de la doctrine ésotérique du "wahdat al wujud". Il eût quelques ennemis dans le domaine exotérique. Dans l'ésotérisme islamique, il est considéré comme le "sceau de la Sainteté".

    Sa vie

    Né à Murcie, il habite à Séville dès l'âge de 8 ans.

    En 1179, son père organise une rencontre entre Ibn 'Arabî alors âgé de 14 ans et le philosophe aristotélicien Averroès (Ibn Roshd) à Cordoue. Dans Les illuminations de la Mecque, Ibn Arabî raconte avoir à nouveau rencontré Averroès lors d'une extase. En 1198 il assistera à ses funérailles, à Cordoue.

    Ibn Arabî se forma lui-même aux différentes formes des sciences islamiques. Il acquit une science considérable par la lecture de différents maîtres. Adolescent, il suivit l'enseignement de son amie Fâtima de Cordoue, sa "mère spirituelle".

    En 1196 à Fès, âgé de 31 ans, selon la tradition, il a la révélation du sceau de la sainteté muhammadienne. Il dit avoir reçu les Gemmes de la sagesse d'un trait, réveillé une nuit par Mahomet. La sagesse est représentée par une pierre dont la forme représente la Tradition ; alors que la pierre est la même pour tous, elle est taillée différemment selon les formes prophétiques dictées à AbrahamJésus ou Mahomet.

    En 1200, Ibn 'Arabî quitte définitivement l'Andalousie et entame un périple oriental, jusqu'en 1223.

    En 1202, il est à la Mecque. Il connaît une théophanie en la personne de Nizhâm (Harmonie), fille de la famille qui l'accueille. D'après Henry Corbin , "la jeune fille fut pour Ibn 'Arabî ce que Béatrice fut pour Dante ; elle fut et resta pour lui la manifestation terrestre, la figure théophanique de Sophia aeterna". En 1203, il écrit Les Illuminations de La Mecque(ou : Illuminations mecquoises : Futûhât al-Makkiyâ).

    Il est à Mossoul en 1204, pour suivre l'enseignement du maître soufi 'Alî ibn Jâmi'. Il reçoit de celui-ci le manteau, jadis reçu de Khezr lui-même.

    Au Caire en 1206, il est arrêté par les docteurs de la Loi. Libéré grâce à ses relations, il quitte la ville pour retourner à la Mecque où il retrouve Sophia aeterna.

    En 1210, à Qonya, en Anatolie, il a pour disciple Sadr al-Dîn al-Qûnawî, qui fut l'ami du grand mystique et poète iranien Jalâloddîn Rûmî et mourut comme lui en 1273.

    On le retrouve ensuite en Arménie, puis à Bagdadla MecqueAlep et enfin Damas où il s'établit en 1223 et y reste jusqu'à sa mort en 1240. Il est enterré au pied du Mont Qassioun. D'après Henry Corbin, Selim II, sultan de Constantinople, fit édifier un mausolée et une madrasa à l'endroit de sa tombe.

    Sa pensée

    L'œuvre d'Ibn Arabî est le sommet de l'ésotérisme islamique. Elle marque une date dans l'histoire de ce courant. Après lui, c'est une doctrine formulée et complexe, la plus complète somme systématique de l'ésotérisme musulman. Certains penseurs occidentaux (GuénonSchuon) le considèrent comme une des expressions privilégiées de la "philosophia perennis". Selon Roger Deladrière, Ibn ’Arabî est l'auteur de « l'œuvre théologique, mystique et métaphysique la plus considérable qu'aucun homme ait jamais réalisé ».

    Cette œuvre immense - 846 ouvrages répertoriés par Osman Yahia dans son « Histoire et classification de l'œuvre d'Ibn ’Arabî » - traite de toutes les sciences religieuses islamiques ; celles de la Charia ou Loi exotérique temporelle (CoranSunna ou Tradition de Mahomet, droit), celles de la Haqîqa ou Vérité métaphysique et ésotérique, et celle de la Tarîqa, c’est-à-dire la voie spirituelle et exotérique menant à la "réalisation" de la Vérité ». Dans Mawâqi' al-Nujûm (Les lieux du couchant des étoiles), écrit en 1198, il explicite les trois étapes de la voie. À partir de la sharî'a, religion littérale, la pratique du ta'wîl, exégèse symbolique et ésotérique, permet d'atteindre la Vérité mystique. Henry Corbin le considère comme « un des plus grands théosophes visionnaires de tous les temps ». L'œuvre est d'un Quels sont les différents philosophies de l'islam ?abord difficile, car, malgré son étendue immense, elle est souvent rédigée dans un style elliptique et très concis qui appelle le commentaire.

    Pour Ibn Arabî, la voie mystique n'est ni rationnelle ni irrationnelle : l'esprit s'échappe des limites de la matière. Contrairement à la philosophie, elle se situe hors du domaine de la raison. Ainsi, contrairement à la scission dessinée par Averroès entre foi et raison, la profondeur d'Ibn ’Arabî se situe dans la rencontre entre l'intelligence, l'amour et la connaissance. Ibn ’Arabî se situe intellectuellement dans la lignée de Al-Hallaj qu'il cite à de nombreuses reprises : il estime que les véritables fondements de la foi se trouvent dans la connaissance de la science des Lettres ('Ilm Al-Hurûf). Selon lui, la science du Coran réside dans les lettres placées en tête des sourates, une conception que l'islam doctrinal actuel, nie farouchement. Aussi l'œuvre d'Ibn ’Arabî demeure-t-elle marginalisée, aujourd'hui encore, par l'orthodoxie islamique.

    Le « Trésor caché »

    Cette notion renvoie au hadith (sentence de Mahomet) selon lequel Dieu a dit : "J’étais un trésor caché et j’ai aimé [ou voulu] à être connu. Alors j’ai créé les créatures afin d’être connu par elles" (Al-Futûhât al-Makkiya d'Ibn 'Arabî, II, p. 322, chap. 178). Dans ce hadith la volonté de Dieu d’être connu est véhiculée par le désir et l’amour : "Lorsque Dieu S’est connu Lui-même et a connu le monde par Lui-même, Il l’a créé selon Sa forme. Le monde fut donc un miroir dans lequel Il contemple Son image. Il n’a aimé, en réalité, que Lui-même" (Fut., II, p. 326) . Ce rapport de soi à soi se comprend par le fait que le monde tout entier, connu par Dieu dans Sa science éternelle, n’est que formes épiphaniques pour Sa manifestation (tajallî). En Se manifestant dans ces formes, Il Se connaît et Se contemple et aime la créature en S’aimant Lui-même. Voir aussi : Ibn 'Arabî, Traité de l’amour,p. 60: "Ainsi, l’objet de l’amour, sous tous ses aspects, est Dieu. L’Être Vrai en se connaissant Soi-même connaît le monde de Soi-même qu’Il manifeste selon Sa forme. Partant, le monde se trouve être un miroir pour Dieu dans lequel Il voit Sa forme. Il n’aime donc que Soi-même".

    La « Wahdat al Wujûd »

    La théorie de Wahdat al-Wujûd (Unicité de l'Être) a été systématisée pour la première fois par son disciple et gendre Sadr al-Dîn al-Qûnawî.

    Ibn ’Arabî n'a pas dit expressément cette formule, mais il a laissé entendre dans plusieurs textes de son œuvre, notamment "Futûhât" et "Fusûs al-Hikam" que "la réalité de l'Être est unique" (Haqîqat al-Wujûd wâhida), et que Dieu est l'Être au sens absolu, le véritable Être, l'Être nécessaire (chez les philosophes) qui conditionne tous les êtres subordonnés et contingents, et n'est conditionné par aucun autre être. La notion de "Wahdat al-Wujûd" chez Ibn ’Arabî n'est que l'interprétation emphatique et hyperbolique de l'unicité (tawhîd), un pilier de l'islam.

    Les Noms divins

    Chez Ibn ’Arabî, Dieu n'est pas connu dans sa Réalité essentielle (HuwaAllah), mais connu par le biais de Ses noms divins. Ainsi, tous les dons de Dieu à l'égard de la création s'épanchent via les noms divins. C'est essentiellement la miséricorde divine que Dieu prodigue aux créatures via ses multiples noms tels que (ar-rahmân) "Allah crée des bienfaits dans al dunia ( le bas-monde) pour le musulman et le non-musulman et crée des bienfait dans al akhira (l'au-delà) seulement pour les musulmans et certaines personnes n'ayant pas eu pas eu accés au message de l'islam ou mal acquis le message par des musulmans ", (al-adl) "celui qui crée une multitude de degrés méritoires ou de sanctions, abondantes, mais équitables, ceci allant du haut de al jannah (les futurs lieux de résidence pour les musulmans) au fin fond de naaru-al jahannam (les futurs lieux de sanctions perpétuels pour le non-musulman et un lieu de sanctions temporaires pour certains musulmans)", (al-ghaffâr) "celui qui crée l'effacement des infractions maintes et maintes fois", etc. D'autre part, les noms divins se reflètent dans la création, ils ne s'y incorporent pas. La thématique du miroir de la création dans lequel Dieu se reflète par l'intermédiaire de Ses noms divins intervient pour interdire toute assimilation de l'essence divine avec la substance de la création. Henry Corbin parle à ce propos de théomonisme. On pourrait dire que, contrairement au panthéisme qui naturalise Dieu et l'absorbe dans l'immanence, le théomonisme d'Ibn ’Arabî divinise la nature tout en préservant la transcendance de Dieu et son unicité. Quant à l'homme, sa place particulière et privilégiée au sein de la création provient du fait qu'il est la seule créature récapitulant en lui la totalité des noms divins.

    L'Imagination créatrice

    L'imagination chez Ibn ’Arabî joue un rôle prépondérant, et Henry Corbin a été le premier commentateur d'Ibn ’Arabî à en parler amplement dans son ouvrage-référence (Voir infra : Bibliographie) l'Imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi. Ce livre représente une lecture philosophique à vocation phénoménologique pour explorer un thème central, jamais étudié jusque là. Ce thème est l’imagination qui a donné lieu à l’invention de plusieurs termes connexes comme "imaginal" et "le monde imaginal" ou mundus imaginalis. Le monde imaginal, ou 'âlam al-Mîthâl, est distinct du monde des réalités concrètes comme de celui de l'intellect, mais il se superpose au premier, comme une dimension supplémentaire.

    Pour H. Corbin, la doctrine d’Ibn ’Arabî, qualifiée de théosophie (sagesse divine) ou d’herméneutique prophétique, se base sur un concept qui est la théophanie, présence de Dieu, ou sa manifestation dans le monde des phénomènes ; l'imagination joue un rôle décisif, pour percevoir cette face divine dans les choses et les êtres. L'amour profane est support de l'amour divin, l'aimé étant le lieu de la théophanie. Cela ne signifie pas que Dieu est incarné dans l'aimé, mais qu'il se révèle dans ce dernier. L'imagination est "créatrice" dans la mesure où celui qui aperçoit Dieu, se voit créé en lui la science de cette divinité incarnée dans le monde. Tout est interprété à la lumière de la théophanie dont l’imagination représente l’organe de perception. H. Corbin dit : "L’imagination active est essentiellement l’organe des théophanies, parce qu’elle est l’organe de la création et que la création est essentiellement théophanie" (L'imagination créatricep. 148). H. Corbin place le cœur au centre de cette créativité, car il est le seul organe à pouvoir supporter la transmutation de par son changement subit et incessant : "Le cœur est le foyer où se concentre l’énergie spirituelle créatrice, c’est-à-dire théophanique, tandis que l’imagination en est l’organe" (Ibid., p. 83).

    De ce point de vue, H. Corbin place l’imagination au centre de toute création et cogitation. Il n’y a pas de connaissance, ni de dévoilement, ni d’interprétation d’ailleurs sans l’imagination qui est, avant tout, créativité.

     

    -Cheikh Avempace (Ibn Bajja)-

    Nationalité: Arabe , né en espagne-islamique (Al-andalou)

    Né(en):1095

    Mort(en):1138

     

    Quels sont les différents philosophies de l'islam ?

     

    AvempaceIbn Baja (ابن باجة en arabe) ou Abu Bakr Mohammed ben Yahya ben as-Sayegh (أبو بكر محمد بن يحيى بن الصايغ), est un philosophe, médecin, astronome, géomètre, musicien et poète andalou, né à Saragosse vers 1085, et mort empoisonné à Fès vers 1138 après un passage par Oran. En Occident, son nom latinisé est Avempace. Il eut pour maître Avenzoar.

    Esprit universel, musicien, compositeur, poète, scientifique et vizir, il écrivit plusieurs livres, comme la Lettre d’adieul’Épître de la conjonction de l’Intellect agent avec l’homme et leRégime du solitaire. Il composa également des chansons et des poèmes populaires, et s’adonna à l’étude des mathématiques, de l’astronomie et de la botanique.

    Auteur d'ouvrages de mathématiques, de métaphysique et de morale fort estimés des musulmans et souvent cités avec éloge par Ibn Tufayl, il professait une philosophie mystique qui le fit accuser d'hérésie par ses coreligionnaires.

    Du fait de son œuvre, il est en Occident ce qu'est Al Farabi pour l'Orient.

    Il s'est intéressé également à la politique, puisqu'entre 1110 et 1113 il fut le vizir de Abu Bakr Ibrahim, gendre de Ali Ibn Youssef Almoravide, gouverneur de Grenade, puis de Saragosse. Après la conquête de Saragosse par Alphonse Ier roi d'Aragon et de Navarre, il semble que son succès devant les nouveaux souverains de Saragosse était du à Quels sont les différents philosophies de l'islam ?l'influence de ses approches philosophiques, qui préconisaient un état idéal face aux états imparfaits et dégénérés de son temps. À sa condition de musicien et de philosophe nous devrons ajouter celle de médecin, de mathématicien, d'astronome.

    En 1117 son protecteur Ibn Tifilwit, et en 1118 les chrétiens occupent la ville. Devant l'arrivée des chrétiens, Avempace se rend à Séville où il est capturé. Ensuite il marche vers Almeria et Grenade, villes dans lesquelles il exerce la médecine, loin des occupations politique, puis il et s'embarque finalement pour Oran avant de se rendre à Fez (Maroc) où il devint médecin à la Cour des Almoravides. C'est là que ses ennemis s'étaient acharnés contre lui, l'accusant d'athéisme et le taxant d'incompétence. Il a trouvé la mort empoisonné entre 1128 et 1138 à Fez au Maroc.

    Ses contemporains ont émis les avis les plus disparates à son sujet : des éloges sans limite aux plus grands dédains et les insultes. Accusé d'hétérodoxie et jalousé par les médecins et les poètes, il existe quelques points obscurs dans sa biographie, comme son souci démesuré pour le profit dans les affaires. Si les hommes se mesurent par la hauteur de leurs ennemis, nous pourrions citer, entre autres, le célèbre médecin Avenzoar et le poète Ibn Jaqan. Ceux-ci, selon son biographe al-Maqqari, lui vouaient une haine viscérale : “ils étaient séparés comme l'eau et le feu”.